Dernière ligne droite

Publié le par Sophie Gamelin-Lavois

lundi 5 février
 
36e semaine de grossesse... Dernier rendez-vous au labo : ouf ! J'en ai marre et j'ai envie de faire mon nid, être tranquille chez moi. Je trouve le temps hyper long et je trouve des tonnes d'occupations, mais je suis très vite fatiguée. J'ai une trouille terrible qui jaillit à tout instant. Je gère. Ca aussi ça me fatigue. Impossible de faire cette fameuse valise : acheter quelques vêtements de base a déjà été difficile, mais là vraiment j'ai du mal à la finir si toutefois je devais aller à la maternité. Bon, je vais y arriver, j'entasse sur la commode, je lessive petit à petit, mais vraiment c'est très dur, au point que je ne peux même pas préparer le coin couches, le coin dodo ou quoique ce soit. A tel point que le siège auto restera au magasin, je ne veux pas le voir. Je pleure souvent, pour rien, pour tout. Je flippe encore plus qu'avant dès que bébé se repose, dès que je ne le sens plus bouger. Je dors bien une nuit sur deux. J'ai parfois des contractions ou le col qui "tire". Je me prends alors à vouloir accoucher dans l'instant : en finir avec l'angoisse ! Dans tous les cas je suis coincée parce que attendre c'est l'angoisse, et être déclenchée dans une semaine c'est l'angoisse (forcément ce geste médical n'est pas une garantie que tout va bien aller ; c'est même un pari dans le sens où il y a des risques à ce geste : problème d'engagement du bébé, césarienne s'il ne supporte pas ce forcing...). Bref, ma prière est : "faites que ces derniers jours passent vite"...
 
7 février 2007

Je me débrouille pour avoir quelque chose de prévu chaque jour afin de les faire passer plus vite et ne pas trop gamberger. Mais bon ça va un peu mieux, passé le choc de la dernière visite médicale. J'ai intégré que vraiment bientôt je devrais être de nouveau maman. Aujourd'hui ça m'a fait du bien de me sentir épaulée par mon gynéco, compréhensif et attentionné, sans me mettre de pression pour un éventuel déclenchement. On a discuté du choc que j'avais ressenti la semaine dernière, cette sensation que tout s'accélérait d'un seul coup, dans la prise de conscience, l'attachement au bébé et les choses pratiques. Une amie sage-femme de l'hôpital a parlé de moi avec lui, et il m'en a fait part. Ca fait une bonne ambiance. Et je suis très touchée qu'il ait mentionné sur ma fiche de liaison de le prévenir immédiatement si un problème survenait, même si pas de garde. Évidemment, je ne rêve pas qu'il soit présent de A à Z pour mon accouchement, mais cette attention particulière, pour le "cas" que je suis en tant que patiente me fait plaisir. Je ne sais toujours pas ce que je veux pour le jour J mais pendant mon moment d'insomnie cette nuit, tandis que bébé faisait ses étirements, je me suis pris à rêver d'accoucher à l'hôpital avec mon amie sage-femme qui par bonheur serait de garde. Je ne sais pas où j'aurai envie d'être au moment M et j'essaie de me projeter dans différentes perspectives. Aucun lieu ne me semble aujourd'hui idéal, j'ai peur, par certains aspects, d'être ici ou là-bas. Mais je connais bien les avantages, les inconvénients, comment négocier si besoin des actes médicaux. Donc je cogite, je me laisse rêver, je prépare tous les possibles... on verra bien ! En tous cas bébé est surveillé comme le lait sur le feu : les échanges sanguins (placenta et cordon) sont parfaits, bébé grossit bien et moi qui me disait "chouette fini les analyses au labo", eh bien pas du tout, on surveille aussi qu'il n'y ait pas un sursaut ou déraillement de dernière minute. Tant pis, les nanas du labo piquent très bien... Quoiqu'il en soit le siège auto est réservé, je n'ai plus que quelques bricoles à m'occuper et enfin boucler cette fameuse valise. Juste un dernier effort pour un manuscrit à corriger... et tout sera nickel !
 
Vendredi 9 février 2007

Visite chez l'anesthésiste à l'hôpital, histoire d'avoir mon dossier à jour si c'est une nécessité pour lé bébé, ou si je préfère m'y rendre en dernière minute. Je suis cool, je sais que c'est juste pour remplir des cases sur les paperasseries. Il fait une chaleur de dingue dans les couloirs et elle a un peu de retard dans ses consultations. Je rêve d'un verre d'eau... Je rencontre donc la femme du gynécologue que j'avais vu en urgence lors du décès des jumeaux, en janvier 2006. Je me sens un peu "en famille". Comme son mari, elle est d'un contact tranquille et professionnel, sans rapport de force. Donc à part parler de mes antécédents et m'expliquer comment se passent les choses dans cet hôpital, rien de spécial. La consultation est finie en 10 minutes. Bon, une chose de faite !

Je me réjouie surtout de monter à l'étage visiter une amie sage-femme, rencontrée dans une association locale, elle-même amie de Michel Odent (ça pose de suite comment elle voit son job et l'accouchement ! :-) Malgré son boulot, elle prend le temps de m'écouter, de discuter un long moment dans un bureau. Moi qui suit complètement perdue et désorientée, ça me fait un bien fou. On ne pourra pas visiter les salles de naissance car elles sont toutes occupées mais elle me propose de revenir la semaine suivante... On évoque le fait que le gynécologue qui me suit lui a parlé de moi, et vice-versa. Ce sont deux personnes qui sont des lucioles sur mon (difficile) chemin !

Lundi 12 février 2007

Retour au labo pour analyses de sang. J'en ai marre maintenant. Mais tout va bien. Enfin, pour le fer je n'en sais encore rien... La dernière fois j'avais un taux vraiment anormalement faible, même en se calant sur les moyennes des femmes enceintes (taux plus bas que la moyenne normale dû au travail du placenta, à l'augmentation du volume sanguin) : plus de réserves ferritine, taux catastrophique. Du coup pour un projet d'accouchement à domicile ça craint. Car mon corps peut ne pas faire face à une perte de sang un peu importante lors de l'accouchement. En fait, si j'ai ce taux si bas, c'est que pour l'accouchement des jumeaux, j'ai perdu beaucoup de sang (limite hémorragie grave). Du coup, enceinte même pas six mois plus tard, je n'ai pas eu vraiment le temps de refaire des réserves. La prise de fer sous forme de plantes n'a rien donné, un mois plus tard le taux était encore descendu, cette fois trop bas ! Donc je prends des suppléments mais bonjour les effets secondaires : je râle mais j'arrive à contourner le problème en mangeant en même temps beaucoup de son, des fruits pressés agrémentés d'eau.

13 février 2007

Je ne doute pas de mes compétences... là n'est pas du tout le problème... mais je doute de la Vie. J'ai trop conscience de ne rien maîtriser, et c'est dur à traîner, les vieilles casseroles... A la fois, je peux "appuyer sur le bouton" déclencheur, comme me dit une amie sage-femme, mais j'ai aussi trop peur des conséquences... aucune décision ne m'apparaît idéale quant au lieu.... Je navigue "à vue" en pleine tempête : j'ai hâte donc d'en finir avec cette chevauchée en pleine mer ! J'ai envie d'arriver au port... Mais il n'est pas possible d'aller "plus vite que la musique". Je prends patience comme je peux.

14 février 2007

St Valentin. Ouaich ! Déjà que c'est pas facile tous les jours, pas facile de vivre cette grossesse en famille avec un passé si lourd, en couple encore plus. Alors la St Valentin... Bon, mais c'est une très bonne journée. Encore rendez-vous avec le gynécologue pour surveiller bébé : un doppler parfait, un bébé qui grossit bien, qui se fait beau pour le J, qui est bien alimenté par le placenta. Le moral remonte... pour quelques jours... Le Dr. R. me dit que j'ai choisi l'option la plus difficile : attendre, surveiller et attendre. Pour sûr ! Parfois je me dis que je vais craquer à tout moment et demander un déclenchement tellement j'ai peur de perdre ce bébé peu avant d'accoucher. Dr. R comprend. Il m'assure de son soutien et de sa présence. C'est déjà beaucoup ! On se quitte sans reprendre rendez-vous. Il me dit trouver un moment pour moi semaine prochaine pour le jour de mon choix (sauf mercredi et jeudi, ses seuls jours de congé pendant les vacances de février). Je sais qu'il est de garde ce week-end... Je sors du cabinet, les larmes aux yeux. Je me sens soutenue dans cette épreuve et d'avoir entendu le coeur de mon bébé me bouleverse tellement ! Finalement il n'y a pas le feu pour un déclenchement : bébé est très haut et le col bien fermé...

Direction l'hôpital, pour revoir Claire comme convenu. J'ai de la chance : tout est calme cet après-midi. On peut donc parler tout notre saoul, visiter tranquillement les salles de naissance, parler de moi, mes attentes, les habitudes du service etc. En dehors des aspects pratiques, le fait de voir des bébés dans les berceaux, d'être en situation, de parler de l'accueil du bébé, d'allaitement... me projette encore plus dans la réalité ! Je réalise ! Je reprends confiance dans ce qui va être vécu dans les prochains jours...

Je rentre, et fais le bilan en famille. Les enfants sont impatients. Ca me touche et même temps ça me renverse : j'ai peur de les décevoir ! Ce temps de parole avec les uns et les autres aura été bénéfique : je dors quasi 12h d'affilée cette nuit-là... Je me réveille en alerte : besoin de sentir bébé bouger, ce qu'il fait rapidement. Je continue à chercher des prénoms, même si on est quasi sûrs maintenant.

Samedi 17 février 2007

C. est venue à la maison pour la dernière visite, comme cela se fait quand un accouchement à domicile est prévu...

Ca m'a fait un bien fou de parler de mes difficultés avec elle, mais aussi de tous les espoirs qui s'ouvrent à l'horizon, si proche maintenant ! Je suis toujours aussi admirative de sa compétence : ses mains sont ultra-sensibles. A peine les met-elle sur mon ventre, à peine bouge t-elle ses doigts, qu'elle sait de suite la position de bébé (facile, moi je le sens bouger du dedans, mais elle non !). Elle a une grande capacité à entrer en contact, et ressent aussi beaucoup la vitalité du bébé.

Bébé bouge bien, c'est le moins que je puisse dire. Parfois quand il se repose, et que je commence à sentir un peu l'angoisse monter, je le contacte en pensée : "s'il te plait, juste un p'tit coup de pied" et la plupart du temps, ma demande est exhaussée ! Je sourie et le remercie du fond du coeur... Quel chouchou déjà !!! Quelle force de vie !!! Je vais de plus en plus vers cette confiance même si les traumatismes du passé son toujours dans le paysage.

Enfin j'ai bouclé une valise et mis mon dossier dessus (dernières analyses du labo, carte vitale, carte de groupe sanguin, livret de famille). J'ai aussi tout préparé à la maison si je me décide d'y rester : alèses jetables, serviettes hygiéniques, serviettes de toilette propres, huile massage, un clamp, des compresses stériles et de l'argile en poudre pour les soins du cordon. Tout est possible. Je ne sais toujours pas ce que sera ma décision pour cette naissance.

C. repart et moi je ressors un peu chamboulée. Visite aussi qui a permis aux enfants d'entendre le coeur de bébé (petit cheval au galop - comme j'aime cette musique de Vie !), de discuter en couple et en famille. Ambiance spéciale.

18 février 2007
 
C'est décidé : je ne forcerai pas bébé par un déclenchement. On a réussi le parcours jusque-là, ce n'est pas pour tout flinguer au dernier moment. Donc c'est parti pour vivre les derniers jours avec plus de confiance, plus de relaxitude ! Peut-être dernière grossesse, peut-être derniers instants à sentir un bébé bouger dans mon ventre... Alors même si je n'ai pas tellement d'énergie pour entreprendre des choses, pour faire quoi que ce soit, je me traîne, je dors beaucoup entre deux insomnies, je m'écoute, j'écoute bébé, je tente enfin de profiter de ces moments...
 
Mardi 20 février
 
Le doppler de mercredi dernier est au top : bébé est très bien alimenté ; alors on attend. Tout est prêt, on relaxe, sans contraintes horaires grâce aux vacances scolaires ! C'est le pompon : l'aide ménagère (venue simplement 2 fois) est maintenant en arrêt maladie ! Déjà que la personne de l'association locale conventionnée avec la CAF n'est pas une lumière de compétences, c'est pas génial d'être lâchée à quelques jours d'accoucher... Bon enfin, une remplaçante va venir. Reste à savoir si elle sera aussi compétente... Bon enfin, je reste zen ... je suis crevée... besoin d'être dans ma bulle... J'aimerai y être tout de suite là maintenant, au moins je serai obligée de prendre une décision (lieu). Mais je prends mon mal et mon bien (parce que quand même c'est du bonheur ce p'tit bébé qui gigote en moi) en patience ! D'après la sage-femme ce ne sera pas avant une semaine... Bébé est bien au chaud, a encore de la place, beaucoup de liquide amniotique, et la tête à peine appliquée, un poil plus bas que semaine dernière. Donc je profite encore de ses p'tits pieds dans les côtes. Mais bon elle n'est pas non plus madame Soleil... Un gynécologue m'avait dit ça une fois et quelques jours après j'accouchais, alors... Ce bébé s'est toujours distingué, ça sera comme ça jusqu'au jour J je pense .... Je me dis que je ne vais jamais accoucher : moral zéro. Alors pour remonter la pente, et ne pas rester dans l'impatience, je me dis que je vais accoucher à 42 semaines de grossesse !!! (même si c'est impossible puisque ça ferait 44 semaines d'aménorrhée) Record total, comme ça, en me projetant si loin, je suis sûre d'être dans le bon timing ! C'est quand la prochaine pleine lune ?
 
 
Vendredi 23 février 2007
 
Doppler hier et tout va très bien. Mon gynécologue est une perle : il veut déclencher mais respecte respectueusement mon idée d'attendre, reste présent au besoin si je l'appelle ou lui demande une visite, voire si je change d'avis. La sage-femme de l'hôpital que je connais prend de mes news régulièrement. Donc très bonne ambiance. Mon fer est bien remonté. Bébé n'a pas l'air pressé. Bof, je me dis que je ne vais jamais accoucher. Mon chéri me dit que "je crois quoi ?" "que ce bébé va faire du camping avec sa Queshua ?" ;-)) Ca détend... J'ai eu deux grosses contractions hier (vers midi et une autre vers 22h) puis rien. Pleine lune le 3 mars : ça sera peut-être ce jour là.... J'alterne les moments de grosse fatigue et de grande forme. Je profite bien de mon bébé et le caresse beaucoup : il répond toujours par un geste, j'adore ! Poussin ou poussine ? ça commence à me démanger sérieux de le savoir....
 
 
Dimanche 25 février 2007
 
38 semaines de grossesse et toujours rien : grosse déprime... Pffffff...
 
 
Lundi 26 février 2007
 
Actualibide - Les Bides de l'actu en continu...
 
Bon ben ce bébé n'a pas l'air pressé... Moi je suis au bout du rouleau. Je pleure non-stop... Même si bébé bouge bien (Doppler vendredi et tout va super bien) j'ai envie d'arriver au port. M'inquiéter (pas possible de faire sans) use les nerfs... Vous avez déjà été dans le "Space Mountain", eu envie d'y être et puis ensuite voulu descendre en marche ? Ben c'est pareil... J'aimerai bien faire "grève de navigation" mais ce n'est pas possible : je suis obligée de rester à la barre du navire, de faire avec le temps, la lune et Cie ! J'en ai maaaaaarrrrrrre... Ma copine a déjà accouché (la chanceuse !) alors qu'elle avait quasi la même date d'arrivée : c'est pô juste. Je me sens énorme, je n'ai plus de chevilles, j'ai des crampes, je dors mal... Je pense à l'inaccessible étoile... Bien sûr je chouine sur mon sort, mais je dois admettre que ce bébé est un amour : il gigote des pieds et des genoux comme personne, me montre à tout bout de champ qu'il est bien là et très vigoureux ! J'essaie évidemment de goûter tous ces p'tits moments... comme je peux...
 
Mercredi 28 février 2007
 
 
Bon, ben manifestement ce ne sera pas un bébé de février...
A la santé du mois de mars !!! Et vu ma démarche maintenant, à la santé aussi des canards !!!
 
 
Jeudi 1er mars 2007
 
Euphorie, quand même, car c'est vraiment pour bientôt !!!
 
 
Vendredi 2 mars 2007
 
Ouaaah !!! C'est pour aujourd'hui ou c'est pour demain ?
Mauvaise nuit. Nouvelle journée...
 
C'est vraiment difficile d'avoir un double suivi (gynécologue et sage-femme libérale). On navigue d'une bulle à l'autre sans arrêts, tout en ayant à savoir où on se situe, ce qu'on veut vraiment, recentrer les choses à chaque visite, faire le point en prenant un minimum de recul. A la fois, comme je connais bien les deux mondes, ce n'est pas trop compliqué, même si parfois je suis remuée dans mes convictions ou mes attentes et qu'il est difficile de ne pas se faire envahir par la flippe médicale ambiante. Je ne prends pas non plus les choses de front et les choses se délient d'elles-mêmes. Par exemple, au cours de cette grossesse, il a plusieurs fois été question de "déclenchement" de la part du gynécologue. J'ai écouté les arguments, réfléchi, j'ai aussi "gagné du temps" (3 semaines maintenant ! mais comment être sûr que c'est la bonne décision, c'est toujours pareil...). Finalement à la dernière visite, c'est lui qui m'a avoué que le bébé étant placé haut, que le col étant bien fermé (ce qui s'est vérifié sur 2 semaines en fait), il n'était pas très chaud pour un déclenchement finalement...  De plus l'accouchement serait long au départ ; bref, que j'avais choisi la voie la plus difficile : surveiller et attendre, mais que c'était sûrement le mieux. Je n'ai donc pas eu à m'opposer. J'ai souvent eu l'impression d'être sur-informée, alors je ne sais pas si c'est dû à mon activité ou si c'est l'âge ; le fait d'avoir peut-être encore plus conscience de la fragilité des choses et de la vie ; le fait d'être beaucoup moins dans la naïveté de la jeunesse (envie de bébé, enceinte, grossesse facile, accouchement, bébé magnifique) ; le fait d'avoir vécu tant de traumatismes... Quoiqu'il en soit j'ai vraiment eu l'impression d'être le cordonnier (le plus mal chaussé) pour vivre cette grossesse ! Le nez dans le guidon quoi. J'ai hâte de savourer de ne plus avoir cette épée de Damoclès au-dessus de la tête... Bon, cela fait 9 mois que l'aventure a commencé. Très bientôt je (on) devrai(t) arriver à bon port...
 
Visite en fin d'après-midi :
Doppler nickel, col fermé, tension parfaite.
Moral à zéro... Fatigue +++
C'est quand l'arrivée à bon port ???
 
Samedi 3 mars 2007
 
Monitoring à l'hôpital. Tout va super bien. J'ai même une grosse contraction que je ne sens pas ! Le col est un peu raccourci... Rien de très encourageant... Evidemment comme je craque (au moins trois fois par jour) durant le questionnaire pour mon dossier, la sage-femme me propose, "vu mon état", de prendre rendez-vous pour le déclenchement dès le lundi matin suivant. Je m'y attendais (il n'est jamais proposé un soutien émotionnel dans ce genre de cas : madame craque, alors on la déclenche) mais je ne vais pas tomber dans le panneau, d'autant que le vrai jour du terme est lundi justement (voir l'article "la datation de grossesse" - sur ce blog -  avec un jour de décalage... morceau d'humour. Voilà que justement maintenant on est à un jour près). Donc je biaise. Je suis certes fragile mais j'ai encore des ressources. J'espère quand même que les contractions arrivent toutes seules. Je n'ai pas envie de risquer des problèmes avec un déclenchement même si je rentre dans des cases médicales. Objectivement, tout va bien, bébé est en super forme, c'est moi qui n'ai pas confiance en la Vie. Mais je ne peux pas saccager les choses sous ce seul prétexte et jeter l'éponge (même si j'en ai souvent envie). Maintenant le "brave petit soldat" que je suis a aussi ses limites. Donc c'est sûr que je vais accoucher semaine prochaine mais je laisse encore une chance à la Chance ! (et à la pleine lune qui a eu lieu cette nuit - Il parait que son effet est deux jours avant, deux jours après...). Fanny m'a appelé au téléphone : ça m'a fait un bien fou ! J'apprécie énormément son soutien, sa présence lointaine, ses pensées pour moi et le respect vis à vis de mon projet complètement flou (car je ne sais toujours pas ce que je vais décider pour le jour J...) Décidément j'ai un super suivi respectueux, c'est vraiment vraiment appréciable vu l'ambiance. Allez, j'accouche dans la nuit de dimanche à lundi ? (hé hé je plaisante, comme si ma seule pensée pouvait en décider). En tous cas le protocole de l'hôpital local est assez bien dans le sens où ils ne s'affolent pas avant J+5. Il faut dire que dans certains hôpitaux c'est jour J, voire J-quelques jours, avec pression maximum. En tous cas j'ai croisé les deux gynécologues avec qui j'ai eu de très mauvais contacts (chef de service au cours d'une grossesse précédente et un autre lors d'une urgence pour celle-ci) dans les couloirs et les ai entendus discuter de plusieurs interventions : ça fait frissonner. Du coup, je n'ai pas du tout envie de tomber sur eux et je réfléchis sérieux à ce que je veux...
 
Dimanche 4 mars 2007
 
 
Arf ! Jour J ! Je me marre...
Après-midi : je ne me marre pas. J'en ai marre. Je désespère. Je suis désespérée. Je me douche. Je vais prendre l'air.
 
Lundi 5 mars 2007

Monitoring le matin à l'hôpital : tout est nickel. Mais c'est le (vrai) jour du terme et la tension monte. Mon médecin passe et on convient, comme je fais toujours le forcing pour ne pas être déclenchée, que je vienne tous les matins pour un monitoring. Si d'ici jeudi rien ne se fait, je "rends les armes". Vers 17h, je trouve que j'ai encore plus de mal à conduire, mais je passe chercher les enfants à l'école et je prends un colis à la poste. Ce sont des cadeaux de l'arrière-mamie, qui a aussi craqué pour des petites tennis de bébé : je suis émue ! Les enfants s'extasient : ça existe même pour les bébés !! Je passe plein de coups de fil le soir, et ma soeur me dit que je peux bien accoucher dans les prochaines heures... Ouaich ce serait le pied... Mais bon c'est pas Noël.

Mardi 6 mars 2007

Finalement si, c'est Noël, et les tennis notre "gri-gri porte-bonheur". Tôt le matin j'annule le rendez-vous à l'hôpital : c'est sûr depuis cette nuit, je suis en travail et ça c'est mis en route naturellement ! Pénélope naîtra à 20h20 ! ! Bonheur total... Aucun mot ne pourra l'exprimer. C'était le plus bel accouchement de ma vie.
 

Publié dans 9e mois

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A
Quel bonheur après tout ça , quelle longue route et quel courage !! Tu donnes ainsi une belle leçon de foi en la Vie  . Ta force et ta perseverance ont payé , et ce grand bonheur qui arrive avec ce petit bébé est largement, amplement mérité . Plein de bonnes choses pour Pénélope , et félicitations à ses parents et se frères .Isabelle .
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M
Ha ma belle dire que je suis heureuse pour toi est ridicule.<br /> J'ai suivi ta grossesse, qui s'est déroulée en même temps que la mienne, parfois avec plus d'intensité encore que la mienne.<br /> J'ai eu peur avec toi, pleuré parfois après t'avoir appelée.<br /> Prié, beaucoup beaucoup pour que tu aies un bébé en pleine santé et me suis même payée le culot de prier pour que ce soit une petite fille. <br /> Il y a une justice finalement merde alors !!<br /> Savoure savoure. Vis quoi. <br />  
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A
Bravo à vous deux !!!!<br /> Je suis très heureuse pour vous, pour toi ;-)<br /> Si les prénoms laissent une empreinte sur les âmes, ta belle sera d'une douceur sans pareil. Rêveuse, créative, affectueuse, réservée, très observatrice et très indulgente. Elle s'épanouira comme la plus belle des fleurs si on lui témoigne un amour et un soutien sans faille.<br /> Ma Pénélope à moi a 11 ans. Sa venue aussi a guéri bien des maux, pansé bien des blessures. C'est avec elle que j'ai débuté ma petite révolution de femme donnant la vie et je lui en serai éternellement reconnaissante ! ( voir "les six visages" en lien sur mon blog)<br /> Je vous souhaite bien plus que tout le bonheur du monde !<br /> Bises à vous tous !<br /> Angèle.
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A
Mince, j'ai mis 2 "p"...  Toutes mes excuses et j'espère que Pénélope ne m'en voudra pas...
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A
Coucou Sophie, <br /> félicitations à toi et bienvenue à Pénéloppe ! ! ! <br /> Plein de bises, je pense très fort à toi et franchement, je suis ravie !<br /> Algrid
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