On y croit ...

Publié le par Sophie Gamelin-Lavois

Lundi 6 novembre 2006
J'entame le 6e mois.
 
Résultat des analyses de sang à Pellegrin : tout va bien, je n'ai pas de problème de thrombophilie acquise, donc même les problèmes décès des autres bébés ne peuvent être validés par cette hypothèse ! Du coup, la chef du service, qui m'a appelé personnellement pour tout m'expliquer (j'ai vraiment apprécié !) m'a dit que même le traitement aspirine n'était pas forcément indiqué dans mon cas mais que comme c'était un traitement bénin et sans effets secondaires ou néfastes, je pouvais continuer. Donc on ne saura jamais si cette grossesse se déroule bien grâce à l'aspirine ou pas... Mystère... En tous cas bébé bouge beaucoup chaque jour et je commence un peu à penser à l'accouchement (où, avec qui, ...)
 
Les vents ont l'air d'être favorables. Est-ce qu'on arrivera à bon port ?
 
La danse des dauphins - Bob Talbot
 
© Photo Poster Bob Talbot
 

Ca sert à quoi de prendre rendez-vous ?

Mardi 7 novembre 2006
 
J'ai rendez-vous avec la sage-femme sur Agen qui accompagne les accouchements à domicile. Pour cette deuxième visite je me sens plus à même de parler des modalités de l'accouchement, de ce que je souhaite ou pas, et discuter de ses cadres à elle aussi. J'ai à peu près une heure de route à faire : il faut être motivée ! Lorsque j'arrive, pile à l'heure, j'ai un pressentiment : je regarde mon portable et je vois que j'ai un message. Je me dis : "Pourvu que ce ne soit pas la sage-femme qui annule le rendez-vous...". J'écoute, estomaquée : "Bonjour, c'est la sage-femme. J'espère que tu auras mon message à temps, je suis désolée je ne peux pas être au rendez-vous. Je te propose de venir à 15h ou demain... J'espère que tu auras mon message à temps". Ouaaah ! On avait rendez-vous à 13h et elle m'a appelé sur le portable à 12h20 et quelques. C'est raté, vu que je n'écoute pas mes messages quand je conduis, j'ai fait la route pour rien. Je suis effondrée, décomposée. Il ne m'est pas possible d'attendre 15h ou de revenir le lendemain ! (Je travaille moi aussi, j'ai d'autres rendez-vous pris etc. !) Je suis furax car elle ne donne même pas la raison d'un accouchement... Je décide de lui laisser un mot. Mais lorsque j'arrive devant la boîte aux lettres, la sienne n'est pas marquée, donc impossible de laisser un message et je n'ai plus de crédit sur mon portable mais de toute façon je n'ai aucune envie de la rappeler : je ne veux plus la revoir. Depuis le début je ne le sens pas, ce suivi avec elle. Là c'est la goutte d'eau. Je rentre directement, sans même l'envie de m'arrêter faire les boutiques ou de me prendre un peu de temps pour moi, vu que de toute façon ma journée de travail est foutue. Le soir, je me dis qu'elle va au moins appeler pour s'excuser, eh bien même pas. L'histoire s'arrête là.
 

Echo 2e trimestre
 
Mercredi 8 novembre 2006
 
J'ai rendez-vous chez mon gynécologue pour l'échographie du 2e trimestre. J'attends avec impatience toute la journée. L'examen se passe super bien. Non seulement tout va bien pour bébé et moi, mais en plus le Dr. R. ne m'a pas reparlé de déclenchement pour l'accouchement : il me laisse le choix. Sur le chemin du retour je parle beaucoup à mon bébé. Je rentre à la maison avec le sourire. Et pour la première fois les enfants sentent le bébé bouger dans mon ventre (cela faisait plusieurs jours que je leur disais qu'il gigotait beaucoup et cela captivait mes loulous).
 
Photo Raymond Delhaye 
© Photo Raymond Delhaye
 
Je ne sais toujours pas ce que je veux vraiment pour cette naissance : accoucher à l'hôpital ou à domicile. Je me sens fragile et je ressens un gros besoin d'être accompagnée. Demain j'appellerai une autre sage-femme sur Périgueux, histoire de tout envisager (encore que peut-être avec mon traitement aspirine ce ne sera même pas envisageable - selon le moment où je l'arrête). Je me dis que j'ai encore le temps de décider, même si le temps file vite par moments... Je sais que je risque de me retrouver "la veille" sans avoir rien préparé (vêtements, matériel, etc.) mais c'est pas grave, j'ai commencé à lister ce qui me manque. Et puis, un jour après l'autre !
 

 
Je tourne en rond ...
samedi 11 novembre 2006
 
Je bosse un peu le matin mais je suis rapidement crevée. Je me traîne et bébé ne bouge pas beaucoup. Je file m'allonger en début d'après-midi et je ne me rends pas compte que je sombre dans une bonne sieste de deux heures. Je me réveille en meilleure forme mais bébé ne bouge pas beaucoup. Je me traîne encore, morose, déprimée, sans pêche pour avancer le boulot prévu. C'est en soirée que bébé s'agite un peu et me redonne meilleur moral : ouf ! Que je déteste ces moments de descentes aux enfers. Je ne sais jamais pour combien de temps j'en ai. La plupart du temps bébé me répond très rapidement par un "p'tit coup de peton". Aujourd'hui il a été sur ma longueur d'onde : "chat petit". Ce pitchoun' ne m'a fait que des petits signes tout au long de la journée mais moi j'ai déprimé sérieux en imaginant les pires choses, en retenant ma respiration, en ayant mal des étirements de ventre, de ligaments, de remontées acides (les nausées ce n'est pas "que" au 1er trimestre !! impossible de faire un vrai repas : j'ai une faim de loup et après quelques bouchées je suis gavée. Il paraît que c'est normal, à ce stade, les côtes commencent à s'écarter pour faire plus de place au bébé, et l'estomac commence à être comprimé... Ouaah qu'est-ce que ça va être ???). Bref, ce soir, je pianote sur le web, bien installée dans mon nouveau fauteuil spécial ordi et pivotant, et bébé s'agite allègrement : tout va bien. J'ai de nouveau sommeil. Tsss quelle marmotte ces jours-ci ! Ca doit être à cause de l'automne qui se pointe enfin...
 

 
Dimanche 19 novembre 2006

Je termine d'animer un atelier sur deux jours à Paris. J'ai trop tiré sur la corde car le soir je me couche épuisée et surtout très inquiète pour mon bébé qui n'a que très très peu bougé dans l'après-midi. Je suis tellement fatiguée que je m'endors angoissée pour me réveiller quelques heures plus tard encore plus angoissée ... La nuit sera très agitée. Je rentre complètement crevée et inquiète au possible. Finalement durant tout le trajet TGV je relaxe un peu et bébé me fait signe. Ouf ! Je me promets de ne plus entreprendre de grand voyage ou de gros boulot jusqu'à l'accouchement !

Vendredi 24 novembre 2006

Visite chez le gynéco. Tout va très bien. Sauf que je ressors avec une ordonnance "longue comme le bras" de tests en tous genre. Test de glycémie (O'Sullivan) que je dis ne pas vouloir faire. Et une injection de Rhophylac 300 dont le gynéco me dit que c'est un protocole fait à toute femme rhésus négatif. Sauf que moi je suis ne suis pas "toutes les femmes", que mon mari est du même groupe et du même rhésus que moi, et que nos enfants sont aussi tous rhésus négatifs. Donc certes une surveillance peut s'envisager (ce qui est d'ailleurs fait) mais de la prévention à tout va, sans plus d'explication que ça sur la nécessité de cette injection ou des tests, mais aussi des conséquences, effets secondaires etc., me met hors de moi. Je rentre furax et je me replonge dans les documents et informations que j'ai sur ces sujets. Du coup, j'en fait un dossier d'info pour les parents, qui n'ont bien souvent pas plus d'infos que moi je n'en ai eu en consultation ! Après plusieurs avis médicaux je tranche : pas de test de glycémie (en plus rien que de penser à avaler tout ce sucre j'en ai de fortes nausées !), pas d'injection Rhophylac. On surveille + on verra sur le sang du cordon pour le bébé si toutefois il y avait un problème rhésus, ce qui alors justifiera un traitement maternel....

Lundi 27 novembre 2006

Visite chez une sage-femme libérale qui accompagne les accouchements à domicile. Un autre monde ! Une autre approche ! En dehors de la surveillance médicale, le contact passe très bien et je me sens vraiment en confiance. On convient de se revoir plusieurs fois avant l'accouchement, bien qu'on ait peu de temps. Du coup, moi qui allait à cette visite sans trop savoir mes désirs, j'envisage plus sereinement un possible accouchement à domicile si tout se présente bien d'ici le jour J. Un côté "louve" se développe depuis peu en moi et je n'ai pas envie d'une batterie des gestes médicaux inutiles, ou qu'on touche à mon bébé sans raison (protocoles systématiques que je dénonce dans mon dernier livre). Côté santé ça baigne ; j'ai toujours une tension à 12/7 ! Rien à redire de ce côté là ! Chantal a pris le temps de communiquer avec mon bébé lors d'un léger massage aux huiles essentielles sur le ventre, et bébé a répondu présent de suite : j'adore ! Je ne suis plus seulement une patiente "à risque" ou classée uniquement dans la pathologie, vérifiée sous tous les angles via des tests en tous genre. J'existe ici dans cet espace avec toute mon histoire mais aussi tout un avenir ! Je prends confiance en moi, en mon bébé, un jour après l'autre comme je dis depuis le début. Sauf que jour après jours c'est de plus en plus... Comme de monter les marches d'un grand escalier, avec des bonus de plaisir à certains paliers. J'aimerai déjà arriver au moment de l'accouchement, même si je sais combien je vais encore mûrir plein de choses durant ces trois derniers mois...
 

Publié dans 6e mois

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article